Derrière l’acronyme ISA réside l’idée que les politiques d’activation visant un retour rapide à l’emploi sont inopérantes pour certaines personnes durablement éloignées du marché, alors que le travail reste bénéfique pour tous.

Remobiliser les personnes par la création d’un projet individuel et collectif, proposer une expérience positive du lien social dans un espace sécurisé et bienveillant, permettre le réengagement individuel dans une dynamique de production de sens, d’une œuvre, d’un travail constituent les objectifs de cette mesure afin que les participants maintiennent et consolident leurs compétences sociales et personnelles. Les conditions-cadres sont elles aussi innovantes puisque la participation n’est pas limitée dans le temps et repose sur le volontariat.

Depuis le 1er octobre 2016, une vingtaine de bénéficiaires de l’aide sociale participent ainsi à un panel d’activités centrées particulièrement sur la créativité et la découverte de leur environnement social. Si les premiers résultats sont très encourageants (mieux-être individuel unanimement constaté ; plus de 80% de taux de présence depuis le début de la mesure), ce projet-pilote a été reconduit d’une année pour en mesurer scientifiquement les bénéfices et/ou les manques. En effet, en partenariat avec le Service de l’action sociale du canton du Valais, de la Ville de Sion et de la HES-SO Valais, nous avons souhaité que cette mesure devienne un objet d’études et nous permette d’objectiver en quoi elle représente ou pas, à quels niveaux et dans quelles proportions, un investissement social politiquement défendable et économiquement rentable.

Au final, nous saurons si en complément à la politique d’activation pour un retour vers l’emploi, nous aurons la chance d’être les premiers à avoir initié une politique de décence pour permettre l’existence de «poches» d’activités qui sont les supports solides d’une existence sociale reconnue.